Sans infrastructure, un pays n’est rien… Pas d’hôpitaux, pas de ponts, pas de routes, pas d’écoles, pas de gares, pas d’électricité, pas d’accès à de l’eau potable… en d’autres mots rien ne serait accessible pour les citoyens du monde sans infrastructure. L’activité économique d’un pays dépend fortement des services fournis par la société qui sont étroitement liés à l’infrastructure. Elle est centrale à la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) d’ici 2030 tels que dans l’éducation, la santé, l’accès à l’énergie, à l’eau potable et à l’hygiène parmi d’autres. Les trois dimensions (économie, environnement et société) du développement durable sont touchées par le rôle fondamental de l’infrastructure puisque chaque pièce (une centrale électrique, un hôpital ou un réseau d’alimentation en eau) du système dont les éléments sont réunis présente un potentiel inestimable renforçant ces 3 piliers. Ci-dessous, voici un aperçu des bénéfices ainsi que des défis d’une bonne infrastructure.

 

Les bénéfices de l’infrastructure sont tels qu’ils engendrent des retombées économiques à travers l’emploi, protègent l’environnement, réduisent les inégalités et encouragent le progrès social.

 

Premièrement, la construction d’une excellente infrastructure permet de générer de l’emploi pour hommes et femmes en recherche d’emploi. Si nous prenons l’exemple des transports en commun (bus, train, chemins de fer…), cela permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution, de gérer le capital naturel ainsi que d’améliorer l’utilisation efficace des ressources. De plus, cela permet aux femmes d’intégrer le marché du travail plus facilement, de se déplacer en toute sécurité et de leur assurer une égalité d’accès aux services et une égalité des chances [1].

 

Deuxièmement, l’infrastructure éducative et sanitaire est cruciale pour l’autonomisation des femmes. Sans installations sanitaires privées ou toilettes dans les écoles ou sur les lieux de travail, les femmes et les filles sont souvent forcées de rester chez elles pendant leurs règles, ou même forcées d’abandonner l’école ou de quitter leur emploi. Selon la Banque mondiale, elles sont environ 500 millions à ne pas avoir accès à des installations adaptées aux besoins de l’hygiène menstruelle [2]. De plus, un manque d’infrastructure pourrait les mettre en danger puisque la qualité de l’eau et de l’hygiène a une incidence sur les taux de mortalité maternelle. À travers le financement de la station solaire aux Comores, Semlex For Education ainsi que ses partenaires, Estia Synergie et Sotrad Water, ont permis aux femmes de se libérer de cette lourde tâche.

 

Troisièmement, il est important de construire des infrastructures résilientes qui protègent les différents secteurs de l’économie face à des chocs naturels (tempêtes violentes) et qui assurent cette continuité de services en temps de crises favorisant la stabilité des communautés et protégeant leurs moyens de subsistance.

 

Les défis pour le futur concernant l’infrastructure sont bien présents, les investissements nécessaires selon la Banque mondiale  seraient de 3 200 à 3 700 milliards de dollars par an d’ici 2030.  Dans les pays en voie de développement, il y a un manque à gagner énorme à cause d’un manque d’argent certes, mais aussi un manque de disposition de personnel pour gérer les projets, les budgets et les achats. De plus, une gouvernance inefficace ne favorise pas l’obtention de règlements et bons codes de bâtiments afin de prendre de bonnes décisions en matière d’embauche et de formation. Il y a du chemin à parcourir pour y arriver et cela peut se faire de différentes manières :

 

Stratégies complémentaires de financement au développement [3]
L’aide Prêts au secteur public Investissements du secteur privé
Subventions et coopération technique pour l’aide humanitaire et l’aide au développement Prêts concessionnels et non concessionnels aux États et aux institutions publiques Fonds propres, prêts, garanties pour des projets commercialement durables du secteur privé
Organismes donateurs Banques de développement Institutions (multilatérales, bilatérales) de financement pour le développement (DFIs)
La Croix-Rouge, Médecins sans frontières… Banque africaine de développement (BAD)…. Banque mondiale, Bio-Invest…

 

Concernant l’infrastructure et les partenariats publics-privés, une combinaison des banques de développement et des institutions de financement au développement peuvent porter leurs pierres à l’édifice en apportant des prêts aux pays en voie de développement dans le besoin. Par exemple, Bio Invest, institution bilatérale financée par le gouvernement belge, investit directement et indirectement avec d’autres partenaires dans des petites et moyennes entreprises, des institutions financières et des projets d’infrastructures contribuant par des fonds propres, des prêts et de l’assistance technique à la croissance socio-économique du pays d’accueil [4].

 

Pour conclure, il est absolument nécessaire d’optimiser les infrastructures existantes en harmonie avec la construction de nouvelles infrastructures où l’ensemble de ces infrastructures est traité comme un ensemble interconnecté renforçant leur résilience.  C’est en combinant aides publiques, privés et citoyennes qu’il sera possible d’octroyer des services vitaux aux communautés dans le besoin, d’améliorer leur qualité de vie et de protéger l’environnement.

 

Rédigé par Emilie de Gerlache pour Semlex For Education

[1] The Economist Intelligence Unit, « Le rôle essentiel des infrastructures pour la réalisation des Objectifs du Développement Durable », 2019.

[2] Banque mondiale, « Menstrual Hygiene Management Enables Women and Girls to Reach Their Full Potential », 25 mai 2018, https://www.worldbank.org/en/news/feature/2018/05/25/menstrual-hygiene-management

[3] EDFI, Development finance, 2021 https://www.edfi.eu/about-dfis/development-finance/

[4] Bio Invest, A propos de BIO, 2021 https://www.bio-invest.be/fr/

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