Lorsqu’un enfant naît dans une famille très pauvre, il entre dans différentes phases d’un très long cycle de pauvreté qui peut s’étendre sur plusieurs générations. La pandémie de Covid-19 qui a frappé le monde entier a mis en lumière de nombreux problèmes sociaux et a soulevé des questions sur la manière de briser le cycle de la pauvreté. La prise de conscience est que l’éducation est la clé pour sortir de ce piège puisque les familles qui vivent dans la pauvreté ont un accès très limité aux ressources.

Les avantages de l’éducation 

Sécurité et soutien

Les écoles sont généralement considérées comme un lieu sûr, qui peut également être utilisé pour des activités récréatives pour les familles. Grâce à cette infrastructure, les enfants peuvent être surveillés par des adultes pendant que leurs parents travaillent. Une école communautaire très forte apporte un soutien aux familles en cas de crise, car elles y sont les bienvenues. Cela leur évite d’être vulnérables aux abus, aux maladies ou aux blessures.

Possibilités d’emploi futures

Plus les enfants maîtrisent de compétences telles qu’une meilleure compréhension et une meilleure capacité à résoudre les problèmes dans un laps de temps plus court, plus la famille et les générations futures peuvent et pourront briser le cycle de la pauvreté. Lorsque les enfants ont accès à des emplois mieux rémunérés, ils peuvent avoir un meilleur style de vie.

Création d’une culture de l’éducation

Il est fort probable que les enfants instruits transmettent leurs connaissances à leurs enfants. Leurs enfants seront exposés à l’apprentissage dès leur plus jeune âge. L’éducation fera partie de leur culture familiale. Par rapport aux ménages pauvres, la fréquentation scolaire n’est pas une priorité puisque la survie quotidienne est l’objectif principal.

La pauvreté en Belgique

Différents facteurs peuvent influencer le risque de pauvreté chez les enfants. Il s’agit notamment de :

  • la configuration familiale (par exemple les familles monoparentales) ;
  • le statut professionnel des parents ;
  • les enfants issus de l’immigration ;
  • le niveau d’éducation des parents.

En 2014, le risque de pauvreté des enfants âgés de 1 à 17 ans était de 18,8 % contre seulement 15,5 % pour la population belge en général. En 2008, le risque de pauvreté pour les enfants était encore de 17,2 % (baromètre interfédéral de la pauvreté, 2014) [3].

Pour l’année 2020, 14,1 % de la population était considérée comme étant à risque de pauvreté monétaire (AROP) en Belgique. Il s’agit de personnes vivant sous le seuil de pauvreté puisque leur revenu disponible s’élève à 1 284 euros mensuels pour une personne seule. 11,9 % de la population vivait dans un ménage à faible intensité de travail (FIT). Et 3,9 % de la population belge était confrontée à une privation matérielle sévère (PMS) [3].

Selon l’indicateur européen de pauvreté, qui a été utilisé dans la stratégie Europe 2020, les personnes qui se trouvent dans une ou plusieurs de ces situations courent le risque d’être exclues socialement. En comparaison avec les régions de l’Union européenne, 14 pays font mieux que la Belgique en ce qui concerne le risque de pauvreté des enfants à partir de 17 ans. De même, le risque de pauvreté chez les jeunes enfants âgés de 0 à 5 ans est plus faible dans 18 pays européens qu’en Belgique.

 

L’éducation en Belgique

En Belgique, la plupart des établissements d’enseignement offrent des frais de scolarité très bas ou des bourses aux étudiants. Toutefois, les autres coûts tels que les livres et autres ressources, sont payants. Pour trouver un bon emploi en Belgique, un très bon niveau d’éducation, ainsi que des compétences physiques et morales sont nécessaires. Environ 77 % des adultes âgés de 25 à 64 ans ont terminé leur enseignement secondaire supérieur. En ce qui concerne le sexe, 78 % des femmes ont terminé leurs études secondaires, contre 76 % des hommes [2].

Cela indique que la Belgique a réussi à offrir une éducation de qualité à tous, indépendamment du sexe. Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE, l’élève moyen a obtenu un score de 503 en lecture, en mathématiques et en sciences. Ce résultat est supérieur à la moyenne de 486 de l’OCDE. En outre, les filles ont généralement obtenu de meilleurs résultats dans la plupart des pays de l’OCDE, à l’exception de la Belgique, où les garçons ont obtenu un point de plus que les filles [2].

 

La solution belge – un défi commun

De nombreuses stratégies ont été mises en avant pour éliminer la pauvreté des enfants. La complexité du modèle institutionnel belge, composé de régions et de communautés dotées de leur propre gouvernement, s’est révélée être un défi pour la mise en œuvre des politiques. Cependant, au fil des décennies, deux mesures politiques ont été développées. Il s’agit :

  • Du plan national de réduction de la pauvreté des enfants ;
  • De la mesure fédérale de soutien aux platesformes de consultation locales pour la prévention et la détection de la pauvreté des enfants.

Le premier plan est axé sur la lutte contre la pauvreté dans le cadre de la stratégie Europe 2020.

Le second a été élaboré sur la base de la recommandation européenne « Investir dans l’enfance : briser le cycle du désavantage ». Ces plans espèrent atteindre les objectifs suivants :

(1) l’accès à des ressources adéquates ;

(2) l’accès à des services de qualité ;

(3) des opportunités pour les enfants et leur participation active dans la société.

En Belgique, par exemple, le programme Teach For Belgium, soutenu par Semlex For Education, est une organisation sans but lucratif qui prône l’égalité des chances de réussite pour tous les élèves, quel que soit leur milieu socio-économique.

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Écrit par Bhoomattee Surujdin pour Semlex For Education.

Ressources

[1] Ismal, Moyeenul – Comment l’éducation aide-t-elle les enfants à briser le cycle de la pauvreté ? – Fondation Right to Learn, copyright 2021.

 

[2] OECD Better Life Index- Belgium Extrait de https://www.oecdbetterlifeindex.org/countries/belgium/

 

[3] DE MEYER Magda,et al – Pauvreté et exclusion sociale dans l’enfance – Intervention précoce et prévention : la situation en Belgique-2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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