Suite à la Seconde Guerre mondiale, une industrialisation de masse s’est installée en Occident. L’idée était de produire une nourriture abondante, bon marché et prétendue saine afin de satisfaire la demande. Depuis les années 1950-60, le consumérisme a dominé notre quotidien, le fait de produire et consommer sans cesse avec pour seul objectif : gagner de l’argent ! Produire plus,

  • pour que la majorité des ressources soient consommés par une minorité de l’humanité…et que les inégalités entre riches et pauvres grandissent encore plus.
  • pour que la pauvreté et les famines continuent à servir, et nous ne pouvons pas accuser les gens souffrant de famine qu’ils sont responsables de leur état !
  • pour qu’un tiers de la nourriture produite aille à la poubelle, du gaspillage inutile sachant que beaucoup de personnes crèvent de faim…
  • pour qu’une majorité soit utilisée pour nourrir le bétail, serve à l’agroénergie et à faire des agrocarburants…

Ce n’est pas à cela qu’on aspire ! Soyons honnêtes, l’argent est un moyen de subvenir à ses besoins mais il ne fait pas le bonheur. Le bonheur, c’est d’être en bonne santé, vivre une vie de qualité entourée des êtres qui nous sont chers. Du coup, sommes-nous prêts à sacrifier notre santé en mangeant des produits chimiques qui combattent et maîtrisent la nature ?

La nature, notre roc !

Ce qui est certain, c’est que la nature n’a pas besoin de l’Homme pour survivre mais pour les êtres-humains, c’est autre chose ! Vivre sans nature, est-ce possible ? Je ne crois pas non…

L’agriculture des années 50-60, c’est une approche productiviste qui avait pour but de maximiser les rendements par hectare. Ceci s’est fait premièrement par une mécanisation (tracteurs, moissonneuses,…) du travail de la terre. Ce remplacement des hommes et des femmes a précipité la migration vers les villes et un dépeuplement des zones rurales. Ce qui a eu beaucoup de conséquences néfastes pour les petits paysans qui produisent la majorité (75%) de notre alimentation. Puisque les très grands agriculteurs produisent d’importants volumes de monocultures (soja, riz, blé, pomme de terre,…) où une infime partie est dédiée à notre alimentation. Deuxièmement, en favorisant cette agriculture de masse, nos assiettes sont remplies de calories à bon marché, mais de mauvaises qualités. Pour une calorie, il faut 10 à 12 calories d’énergie fossile. Cette agriculture détruit l’écosystème.

Le futur, c’est l’agroécologie

On nécessite plus de diversité dans nos assiettes. Pour satisfaire ce besoin, l’agroécologie y répond en favorisant les systèmes de polycultures ou de rotations de cultures. C’est un retour à l’essentiel qu’il nous faut où l’utilisation des ressources (terre, eau, biomasse) est encouragée pour entre autre se protéger de la volatilité accrue des prix des énergies fossiles. En effet, le pétrole devient de plus en plus rare, cher et dérègle le climat. Il est nécessaire de changer de cap, de réduire notre dépendance vis-à-vis des marchés internationaux et prioriser les marchés régionaux et locaux [1].

Comme le disait Lavoisier, « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » ! Tout se maintient et se réalimente !

C’est en s’alliant tous ; citoyens, petits agriculteurs et autorités locales, qu’on peut consommer et produire pour avoir de meilleurs aliments dans nos assiettes. La transition doit venir par le bas, nous sommes tous acteurs de changements. Et c’est en venant avec des innovations sociales auprès de nos autorités qu’on pourra les inciter à mieux comprendre nos envies et à nous accompagner dans cette transition.

Selon Pierre Rahbi, un des pionniers de l’agriculture écologique, nous pouvons tous être des colibris, c’est en apportant sa petite goutte d’eau qu’on participe au changement.

Il cite : « Un jour, il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation qui n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer et d’admirer, et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes » [2].

Voici quelques belles initiatives qui prennent soin de notre alimentation :

  • Des producteurs locaux : la Ferme de la Rigaudière, la Ferme de Froidefontaine, la Ferme du Val-Notre-Dame,…
  • Urban farming : Peas & Love
  • Des supermarchés de circuit court : The Barn, le Marché de la glacière,…
  • Des plateformes de financement soutenant des initiatives dans l’alimentation : Miimosa, la ruche qui dit oui,…
  • Des e-commerce : Kazidomi, E-farmz, C’tout bon,…
  • Des incubateurs : L’arbre qui pousse
  • Des fondations : Fondation Mbeka
  • Des restaurants : Tero,…
  • Des projets citoyens : Réaction Belgium by MakeSense.

Depuis quelques années, l’alimentation saine et durable de circuit court, allant du producteur au consommateur par le moins d’intermédiaires possibles, a de plus en plus d’adhérents, pourvu que ça dure. Revenons à nos racines, vivons en harmonie avec la nature, cela nous fera que du bien.

Si vous avez d’autres projets en tête en lien avec l’éducation et l’agriculture, n’hésitez pas à nous en faire part !

 

Auteur : Emilie de Gerlache pour Semlex For Education.

 

[1] Demain et après… un nouveau monde en marche, Cyril Drion.

[2] https://www.colibris-lemouvement.org

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